Histoire de la guerre en corse 1768-1769

Article rédigée par DIFF PORASG le 08/03/2022 à 23:23
Dernière mise à jour le 08/03/2022 à 23:23
Thématique : Géopolitique
Zone géographique concernée : France
Zone géographique de diffusion : France


En juillet 1768, à la suite du traité de Versailles, la France rachète à Gênes ses droits sur l'île. En fait, au départ, il s'agit seulement d'une délégation : la France est chargée d'administrer la Corse durant dix ans et de la pacifier. Gênes étant dans l'incapacité de rembourser à la France ses frais, l'île devient propriété de la France au bout de dix ans. Le 15 août 1768, Louis XV proclame officiellement la réunion de la Corse à la France et, mésestimant la résistance corse, s'imagine qu'en expédiant le marquis de Chauvelin avec sept mille cinq cents hommes, il pourra conquérir son acquisition et avoir raison du général corse Paoli.

Les troupes françaises occupent rapidement le cap Corse, et un mois plus tard le marquis de Chauvelin débarque avec de nombreuses troupes sous son commandement. Après un début de conquête à l'avantage des troupes françaises, les habitants reprennent les hostilités et forcent les Français à évacuer la Casinca qui conservent toutefois un poste avancé à Borgo où les Français sont vaincus en octobre. Mais au printemps 1769 le comte de Vaux débarque avec 24 000 hommes et bat les Corses le 9 mai à Ponte Novu. Près d'un mois plus tard, les places fortes de Haute-Corse étant conquises, et voulant bloquer l'avancée française dans l'au-delà des monts, le général Paoli tient le discours suivant devant le peu de troupes qui lui reste :

« Enfin, mes braves compagnons, nous voici réduits aux dernières extrémités. Ce que n'ont pu une guerre de trente ans, la haine envenimée des Génois, et les forces de diverses puissances de l'Europe, la soif de l'or l'a produite. Nos malheureux concitoyens séduits et trompés par quelques chefs corrompus sont allés d'eux-mêmes au devant des fers qui les accablent. Notre heureux Gouvernement est renversé, nos amis sont morts ou prisonniers ; et à nous qui avons eu le malheur de vivre jusqu'à ce jour pour voir la ruine de notre pays, il ne nous reste que la triste alternative de la mort ou de l'esclavage. Ah! pourriez-vous vous résoudre, pour retarder de quelque peu ce moment extrême que nous devons tous subir, à devenir esclaves d'un peuple d'injustes oppresseurs ? Ah ! mes chers amis, rejetons loin de nous cette honteuse pensée : l'or ni les offres brillantes des Français n'ont pu m'éblouir, leurs armes ne m'aviliront point. Après l'honneur de vaincre, il n'est rien de plus grand qu'une mort glorieuse.

II ne nous reste donc qu'à nous faire un chemin de fer à la mer à travers nos ennemis pour aller attendre ailleurs des temps plus heureux, et conserver des vengeurs à la Patrie, ou à terminer notre honorable carrière en mourant glorieusement comme nous avons vécu. »

Pascal Paoli quitte la Corse le 13 juin 1769. Son départ met un terme à quarante années de révolte armée contre la République de Gênes. S'ensuivent alors des années de répression. Le comte de Vaux, représentant du roi, ordonne aux troupes de n'épargner « ni les moissons, ni les vignes, ni les oliviers de ceux qui refuseront de se soumettre ». Les cadavres sont exposés à l’entrée des villages, et nombre de déportés sont envoyés au bagne de Toulon.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Corse