Il s’appelle Gonzalo Moratorio, il a 38 ans et la revue Nature vient de faire de lui l’un des 10 scientifiques qui ont le plus compté, cette année, dans la lutte contre le coronavirus. Car le virologue qui travaille à l’Institut Pasteur de Montevideo, est à l’origine d’une invention qui, d’après El Pais, est pour beaucoup dans le fait que l’Uruguay ne déplore pas plus de 100 morts du Covid-19.
Avec son équipe de la Faculté des sciences, Gonzalo Moratorio a mis au point un kit de diagnostic simple, efficace et pas cher qui a permis de tester très tôt une grande partie de la population de son petit pays sud-américain, même dans les quartiers et les communautés les plus pauvres.
Ça lui a valu ce surnom de "chasseur de coronavirus" que reprend à son compte aujourd’hui le journal La Diaria à Montevideo, très fier de compter un compatriote dans la prestigieuse liste de Nature. La revue, elle, dresse du scientifique l’image d’un garçon simple et accessible malgré la célébrité à laquelle il est en train d’accéder : on le reconnaît de plus en plus souvent dans les rues de Montevideo, sur les vagues du littoral qu’il aime surfer ou au bord des terrains de foot où il entraîne les jeunes de son club.
Allez, pour ajouter à tant de perfection, je dois aussi vous dire que notre homme a travaillé plusieurs années à l’Institut Pasteur de Paris, "la Mecque des maladies infectieuses" comme le décrit lui-même à La Diaria. Il aurait pu rester en France mais a fait le choix de revenir travailler dans son pays en sachant que ça allait probablement freiner sa carrière scientifique. C’est tout l’inverse qui s‘est passé, ça lui fait dire aujourd’hui "heureusement que je ne suis pas resté à Paris"… et on lui pardonne bien volontiers.